
Raid des 5 merveilles du 31 janvier au 3 février 2010.
Ce raid multisports brillamment organisé par le Major Labatut et son équipe du Bureau Sport du 5ème RIAOM (leur ultime édition avant de quitter le territoire) ;n’a finalement qu’un seul but : Atteindre les limites et tenter de les repousser le plus loin possible.
A priori, d’après une fine analyse de notre part ; l’organisateur a bien réussi son coup !
« Fier de venir, Fort de finir », tel est le leitmotiv du raid qui en dit long sur la difficulté de l’épreuve : Trail, Vtt, Palmage, Kayak, le tout saupoudré de c.o (Course d’Orientation).
Le décor : immuable depuis des générations. Un désert Djiboutien succèdant à des oueds puis à des pistes poussiéreuses et interminables ; avant de terminer par un Goubet ;fidèle à sa réputation : agité !!!
Ralass les interminables et douloureux entraînements. Ralass les choix cornéliens d’un emploi du temps si serré : Kayak puis palmes ? Palmes puis kayak ? Palmes ? Kayak ?
N’en déplaise à Yohann Diniz ; célèbre marcheur Olympique ; son pas cadencé et ses
16 kms/h de moyenne ne pourront plus rien face à notre volonté. Ce matin : le 1er février ; c’est officiel nous sommes 5 p’tits gars bien différents certes, mais formons une seule et même équipe bien décidée à se hisser enfin sur le podium ! Nous arborons fièrement les maillots jaunes fluo floqués à l’effigie de « Marill Transit » offert à l’équipe par l’intermédiaire de son commercial vedette : Daniel Chusseau, partenaire de nos efforts.Dès la première journée, nous avons le sentiment que ces longues heures d’entraînement ne furent pas vaines. Je remercie au passage ma douce et tendre de m’avoir supporté durant ces trois mois de prép’ intense !!!!
Les dix premiers kms de la journée sont dédiés au trail. Nos choix en orientation se montrent judicieux et c’est naturellement que nous prenons la tête de la course. Nous savourons durant de longues minutes le leadership de ce Raid. Nous en profitons allègrement. Les légios, le Caid et les quinze autres équipes veulent tous nous croquer !!! La course est lancée.
Les légionnaires n’ont pas encore allumé leurs chaudières mais on sent déjà leur souffle chaud le long de nos cous emplis de sueurs…
Après avoir brillamment négocié ce « Traillounet » (Petit trail en langage de raider) et omis aucune balise ; nous voici partis à fond de cale pour 22 kms de Vtt on the rock. L’adaptation aux pédales automatiques me vaudra d’ailleurs une belle cabriole dont mes bras portent encore les stigmates. Elle aura le mérite de m’immerger entièrement dans la course. C’est sur la plaque, c'est-à-dire toute à droite (grand braquet) .que nous dévorons les descentes caillouteuses ;défiant quelques fois d’ailleurs les âpres de la gravité si cher à ce bon vieux Newton.
L’épreuve suivante : un Run and Bike de 10 kms va littéralement nous meurtrir les jambes. Deux raiders courent ,deux roulent en vtt à leurs côtés. Le sol meuble rendra l’aspect Vtt plus proche du pousse-vélo que de l’étape de montagne.
On rencontrera au passage un petit groupe d’enfants nomades Afars sur cette spéciale. Cette rencontre fortuite aura l’intérêt de sensibiliser nos esprits un court instant. Nous souffrons durant ces 3 jours mais ce petit garçon, chaussé de claquettes dépareillés Taille 46, heureux de courir à nos côtés 3 kms souffrira lui probablement plus longtemps… et lui donner un peu d’eau est finalement le minimum que l’on puisse faire pour assouvir sa soif et par la même notre conscience.
Bref, nous reprenons courage .Ce petit roi de la course désormais amadoué, tentera par nos précieux conseils de vieux roublards, de ralentir le pas de course de nos adversaires !!Nous terminons en 2ème position, avant d’enchaîner la dernière et terrible traversée du désert de Gagadé. Ce désert laissera des traces tant physiques que psychologiques.
Le team avec son généreux bienfaiteur Daniel Chusseau des Ets Marill Transit .
Le 7 ème km, à mi-désert, nous sera étrangement fatal. Pris d’une terrible crampe, puis de deux puis de trois…Mes jambes finissent par se dérober sur le sol argileux du Gagadé.
Cloué au sol, mes trois co-équipiers s’affairent à me « tirer mes crampes » mais l’avatar n’à pas plus de succès que leurs efforts. J’aperçois mes sommaires muscles des membres inférieurs coaguler tous seuls. Même si ces 3 bonhommes tentent de mettre fin à mon calvaire, je souffre le martyr, agonisant en plein désert, sous le cagnard. Les vomissements ininterrompus de notre acolyte Jean, à quelques encablures de là, ne me redonneront même pas le sourire. La fin du raid est proche, l’abandon trotte dans nos arcanes écervelés.
A l’image d’un sauveteur qui retrouve une victime ensevelie depuis plusieurs jours, mon ange gardien sera Serge The Boss de Massida Transit , suiveur officiel du raid qui au volant de son Land Cruiser Blanc, nous offrira l’aumône avec une simple bouteille d’eau fraîche.
Au mental et après 08h15 d’efforts, nous arriverons finalement 5ème au général d’une terrible journée où chaque équipe aura pu approcher ses limites.
La 2ème journée nous entraîne d’emblée sur un trail de 11 kms ,un« Run and Bike » assez roulant, parfait pour nous mettre en jambe, rattraper notre retard et montrer au peloton que nous méritons certainement mieux que cette 5ème place.
Nous remontons inexorablement les autres équipes puis la longue épreuve de Vtt, environ 24 kms de piste en faux-plat montant, nous permet de nous refaire .Nous pointons même 1er au ravito intermédiaire avant d’enchaîner encore 30 kms de vtt plutôt axés sur l’asphalte. L’arrivée au Goubet est mémorable. Le bivouac nous tend les bras ; Stéph, notre pilote/logistique, si attentionné et dévoué nous offrira une nouvelle renaissance. Bilan de cette journée : 2ème de l’étape derrière les inoxydables légionnaires. Le briefing du soir nous annoncera une 4ème position au général. Verdict : une place de gagnée .Nous savourons délicieusement cette ascension.
L’étape du dernier jour ne nous réjouit guère : 5 équipes se tiennent en 3 minutes seulement. Le foncier et la tactique de course promettront d’être cruciaux.
A 4H30 derniers préparatifs, nous sommes bien décidés à ne rien lâcher et à ne surtout pas altérer une si longue préparation. Nous souhaitons également faire honneur aux nombreux messages de soutien que nous recevons. La concentration se lit sur les visages. La peur est également présente. Mes compères Wilou, le capitaine et Tom n’en finissent plus de « déposer le bilan » ; prétextant un appareil digestif sacrément bien réglé. J’appellerai plutôt ça le « caca de la peur »précédant la grande échéance ; que beaucoup de sportifs connaissent
Les 5 kms de Run and Kayak, le long des falaises du poissoneux Golfe de Tadjourah, nous offre des points de vue inespérés. Nous abordons les 14 kms de la remontée de l’oued Dymbia relativement frais ; jusqu'à ce que notre « raideur néophyte » :Seb ;ne subisse de plein fouet un gros coup de fatigue. Le fameux voile blanc !!!
La pression est forte, les équipes nous collent au train et il ne faut surtout pas craquer. Le Carcassonnais néo-breton puisera bien au-delà de ses réserves et découvrira à son tour un potentiel inavoué qui le fera, avec nos encouragements, tenir jusqu’à la vertigineuse ascension du mur de l’Oued Dymbia.
Au ravitaillement : Statut quo. L’éprouvante session de 22 kms de vtt nous pointe en 2ème position avant le début des si attendus 3kms de palmes-masque-tuba. Epreuve séparant le Cecap (centre d’entraînement des légionnaires) au Ras-Eiro. Notre sens marin va enfin pouvoir prendre pleinement son sens et c’est en vieux loups de mer que nous distançons nos adversaires directs. Les crampes, tant redoutées, ne viendront heureusement pas freiner notre belle progression. Notre entraînement dans ce secteur porte ses fruits au bon moment.
L’estocade maritime vient à point nommé, le trou est fait. Grosse frayeur sans conséquence :
l’un des concurrents fera même la rencontre incongrue d’un requin baleine durant son labeur. Nous terminons naturellement l’étape par un trail de 12 kms entre Ras-Eiro et les hauteurs d’Arta. Les 3 derniers kms : 1000m de Dénivelé + /
Nous accrochons ainsi une merveilleuse 3ème place méritée tant les efforts déployés auront été légion ! Les « Têtes Raid 2010 » ont fière allure lors de la remise des prix. Nous accrochons enfin notre nom au palmarès de ce prestigieux Raid des 5 Merveilles.
Têtes Raid 2010
coucou,
RépondreSupprimerque dire de plus que tu n'aurais si brillament conté. que nous nos esprits se sont parfois échauffés, que nous avons fait les bons choix aux bons moments ou simplement que nous avons le cul blanc ?
PS: je t'assure que ce n'était pas le caca de la peur mais bel et bien un trés bon transit...
bisous et merci à toi et l'équipe.
Wil.
...trés beau article.. heureusement vous êtes là.. sinon il n'y a personne sur l'internet pour raconter cette magnifique aventure.. bonne continuation à vous les marins..
RépondreSupprimer....un de ces diables de légionnaires intouchables.. :o) N°82
Félicitations les gars pour le podium. Dommage que le règlement ne fût pas le même pour tous sinon vous êtiez sur la marche du dessus. sans parler des autres tractages en voiture et disloquations d'équipes.......en fait il y avait peut être un classement par bînome voir individuel.....................
RépondreSupprimerun grand bravo pour votre courage et votre 3ème place!!ce genre d'épreuve n'est pas dûe à tout le monde,vous pouvez être très fier de vous!!!!!!
RépondreSupprimerTrés bel article!!! En le lisant, mes jambes recommançaient à chauffer, mon souffle s'accélerer et tous ces moments d'une dureté extrême remontent à la surface. Mais n'écoutant que mon courage, je l'ai lu jusqu'à la fin.
RépondreSupprimerEncore bravo pour votre magnifique 3ème place, et merci pour cet état d'esprit sportif et cette ambiance de frange camaraderie lors de nos bivouacs.
Oliv.