Le 1er acte de ce week -end hors norme résidera dans l'explication du mot : Nomado.
Le nomado est une grande balade dans le désert ou dans la Toundra Djiboutienne avec des 4*4. Bien sûr avant de partir , s'asssurer du bon fonctionnement de son moteur et informer les proches du départ.Il est aussi important de prévoir un itinèraire précis,les panneaux de signalisation routière se faisant très rares!! Vous comprenez bien qu' il ne se téléchargera pas sur michelin ou autre site en tout genre !
Il faut garder à l'esprit que L'Afrique- si belle et sauvage soit elle- reste L'Afrique avec ses soubressauts en tout genre.
Jeudi 18 septembre: nous voilà partis... 3 voitures: dans la première une famille de 5 personnes dont 3 enfants et un husky répondant au doux nom de chouky, un beau 4*4 Toyota Prado, équipé d'une climatisation. Ensuite un Dayatshu :2 adultes et 2 enfants. Le véhicule était il faut se l'avouer en assez mauvais état bien que sortant du garagiste,une visite totale à la djib'!.
Enfin, le célèbre Lada Niva et sa fine équipe: lilie et loul.
En route vers le site de Ditilou au pied de la forêt du Day distant d'environ 180 kms. Il est vrai que j'étais un peu réticent à l'idée de parcourir autant de kms en si peu de temps pour une première vraie sortie nomado, mais bon il faut se lancer me suis-je dis et comme dirait un bon vieux collègue l'aventure c'est l'aventure !!!!!
Il faut évidement savoir que 180 kms à Djibouti n'ont absolument rien à voir avec nos autoroutes sûres et rectilignes. Le parcours passe par des sections de travaux où le passage in-interrompu de poids-lourds en provenance d'Ethiopie crée une épaisse poussière ocre et impénétrable identiques aux voies du seigneur. La route se transforme alors en un véritable parcours 4*4 semé de nid de cigogne-le nid de poule étant bien trop petit pour décrire la profondeur de ces trou- et également de détours, de cailloux et d'évitements en tout genre: babouins, biquettes et dromadaires...Appuyez-vous sur les photos ci-jointes et laissez libre cours à votre imagination.......
Après un arrêt obligatoire chez nos amis les légionnaires pour se pointer avant de quitter le district d'Arta (type de voiture, couleur, nombre de personnes, couleur du toit, heure de départ, de retour),sécurité oblige!; nous voilà partis; escortés par des babouins lanceurs de cailloux; vers les contrées arides du golfe de Tadjourah.
Le début de l'aventure n'allait pas tarder à arriver, où plutôt de la mésaventure. Km 78, arrêt au stand pour le Dayhatshu de notre ami Cédric, impossibilité technique de redémarrer après "une pause pipi"en bon et du forme. Le problème fut néanmoins assez vite résolu non pas par notre mécano de service alias "Marco les bons tuyaux", mais par un automobiliste de passage bien intentionné, apparemment expert en pompe à gasoil et en présence d'air dans le circuit. D'ailleurs lui-même nous l'a dit plusieurs fois. Le gasoil ce n'est pas compliqué, le gasoil c'est 5 minutes. Effectivement, 5 min plus tard le véhicule d'obédience nipponne était d'attaque à arpenter les routes sinueuses des environs du Goubeth.
Km 105, c'est au tour de notre emblématique Lada niva de montrer des signes de faiblesses au niveau de l'embrayage. C'est bien simple plus rien , plus de retour sur la pédale d'embrayage au beau milieu de nulle part où la température monte en ce milieu d'après-midi à 49°.Cette fois-ci notre mécanicien attitré enfile très vite son bleu de chauffe et trouve rapidement la panne : fuite sur le joint de piston d'embrayage. Après une rapide concertation entre les hommes du groupe, c'était clair l'affaire était bien compromise, le week-end d'ailleurs aussi.
Pas téméraire pour un sou, croyant s'être suffisamment renseigné sur le chemin nous décidons donc de poursuivre notre périple. Le Prado remorquant le niva sur de la route assez bonne puis de la piste escarpée et vraiment inclinée. Rapidement , devant le moteur surchauffé du Prado et notre itinéraire en bois, nous étions; en plus d'avoir une voiture en panne , bel et bien perdus en plein après-midi, au beau milieu de nulle part, en plein cagnard avec donc 5 enfants et Chouky.
Bien sûr à l'horizon pas de garage, ni de panneau de signalisation et encore moins un vendeur ambulant de GPS « tom-tom » où d'hôtel 5 étoiles spécial « baroudeur en bois ».
A l'issue d'une rapide concertation pour trouver le chemin, le Dayhatshu nous lâche !!!!
Tout d'abord les russes et maintenant les japonais, décidément pour cette première journée de nomado, l'Est était bel et bien contre nous.
Le soleil se couchant environ vers 18h, il fallait commencer sérieusement à s'inquiéter pour trouver Ditilou, notre campement de départ. Le Prado, piloté par Marc ,emmena donc toute la Smala avec les trois femmes Gwen, Laurianne et Lilie ainsi que les 5 enfants et cette bonne vieille Chouky en reconnaissance pour trouver le campement. Pour gagner du temps nous décidons; nous, les pilotes de l'est (Cédric et moi) de mettre le Niva dans le sens de la marche pour gagner du temps avec l'aide non négligeable de quelques autochtones venus nous vendre des sacs de charbons. Dans la manipulation je réussis -sûrement grâce à dieu,inchallah- à enclencher la seconde et à amorcer par la même une descente d'anthologie avec Cédric toujours dans le but de gagner du temps car le remorquage est long et usant pour tout le monde. Arrivé à l'intersection de la piste et de la route, "stand-by" pour attendre les autres.
Au bout d'une bonne demi-heure, ne voyant personne arriver et sur les conseils de quelques français de passage à bord d' un 4*4 quasi neuf et climé; accompagné de Yayoo le célèbre guide Djiboutien, nous décidons donc de prendre par la gauche, vers Tadjourah toujours dans l'optique de gagner du temps. La route s'avérera assez difficile surtout lorsque le véhicule est bloqué en seconde et qu'il y avait vraiment des passages tumultueux notamment un radier qui m'a valut une belle frayeur, les roues arrières se sont décollées environ d'un mètre. Nous sommes finalement arrivés au carrefour, lieu de rendez-vous défini par avance avec notre guide du jour. Les tentatives pour joindre le reste de notre expédition se révèleront aussi nombreuses; qu'infructueuses car le réseau téléphonique ne passe évidemment pas partout. Nous en avons profité pour faire connaissance avec le peuple local et la petite Tadjourah, petite biche de quelques jours, que les hommes voulaient nous vendre avec son frère pour 3000 dj c'est-à-dire environ 10 euros.
A ce moment l'inquiétude était vraiment grande car nous avions perdus femmes et enfants et chienne! depuis plus de deux heures déjà, et dans des régions aussi sûres….. Tout peut arriver. En témoigne ces pêcheurs bretons qui se sont fait tirer dessus avec des pirates au lance-roquette….
Suite à un énième coup de fil, enfin, la délivrance. Tout le monde va bien. Tout le monde est sain et sauf. Nous reprenons rendez-vous à notre emplacement actuel. Une bonne demi-heure après le Prado est enfin en vue et nous accueillons avec un sourire de rigueur évidente l'équipage. Ces derniers sortirent de la voiture en pleurs pour certaines-oui je me reconnais-, nous invectivant de tous les noms d'oiseaux possible et inimaginable. Leurs états de stress représentant fort bien l'état d'inquiétude dans lequel était plongée toute la voiture concernant l'avenir proche des deux hommes en vadrouille.
La partie fût assez engagée pendant de longues minutes et suite à des explications de part et d'autre, la décision fût prise de coucher à l'hôtel du golfe à Tadjourah distant de 8 kms. Je tiens d'ailleurs à signaler à d'éventuels lecteurs de passage dans le coin d'éviter de se rendre dans cet établissement qui affiche des prix exorbitants pour ses chambres et ses repas. Un scandale sans nom éclata même entre nous, les 6 adultes, et le responsable de l'hôtel-restaurant à propos du repas servi et de l'état des chambres. Je n'avais au passage jamais vu ma belle aussi en colère après une personne autre que moi bien sûr….. Bref une suite logique d'une journée haute en couleurs. Personne ne mangea donc le midi, ni le soir devant l'aspect et le goût infect du plat et du service proposé dans ce restaurant français, pourtant nous avions tous vraiment faim et envie de se détendre après autant de galère. Bilan de la journée : deux voitures au tas à 170 kms de Djibouti dans un hôtel bidon, qui plus est hors de prix et tout cela sans avoir mangé. Autant dire que le moral en ce 18 septembre au soir est proche du néant pour l'ensemble de la troupe.
Le lendemain après avoir prospecté ce qui devait ressembler à un garage pour trouver un petit joint pour mon embrayage, on se résigna assez rapidement à abandonner l'opération pour essayer de rentrer sur Djibouti sans embrayage pour moi et en s'arrêtant tous les 20 kms pour Cédric. La mission bien que désespérée au départ, fût finalement menée à bien et nous mirent que 4h15 à rentrer sur la capitale c'est-à-dire moitié moins que la veille. Cela se termina comme dans ce fameux village gaulois autour d'un bon repas chez l'un d'entre nous pour décompresser de ce premier « nomado en bois » mais je le répète haut en couleurs…..
Vivement le prochain avec un guide et un bon 4*4…..
Merci au peuple Djiboutien de sa gentillesse sur le bord de la route et dans les petits villages ainsi qu'aux personnes qui se sont arrêtés sur le bord de la route pour nous venir en aide. La roue tourne toujours
WAOOOO !!! je me serais cru dans un INdiana Jones avec des acteurs plus vrais que nature !Contente que cette aventure se finisse bien !
RépondreSupprimerGros bisous à vous 2 !!!!
C'est dingue vôtre périple !! Dingue, dingue !! En même temps, je pense à ces deux être venus du froid ... Non pas Lili et Loul mais bien Chouky et le lada, pas facile pour eux dans ces terres arrides !! Voilà une histoire que j'i hâte d'entendre de vive voie ... Bisous à tout les deux !!
RépondreSupprimertu vois Lilie, les cafards à côté c'est rien !
RépondreSupprimerfaites attention à vous
on comprend mieux pourquoi le guide du routard ne s'aventure jusque là!
RépondreSupprimerbisous
matt
lol quelle aventure, mais comme dit carine, faites attention qd même ! même si c'est un délice de lire ces aventures, et de regarder vos photos !
RépondreSupprimerJ suis outré par votre témoignage tout d'abord quand on fait une sortie en 4x4 on verifie en 1er l'état de la voiture. Et pour ce qui est de l'hotel du golfe j'ai moi été dans cet établissement qui a bonne réputation dans le pays , j'ai passé un séjour de 2 ans à djibouti je m'y rendais presque tous les wend-end avec des amis,je pense meme que c'est le seul hotel sur tadjourah ou l'état des chambres sont correct !
RépondreSupprimerOups, j'ai oublié de rajouter en réponse au propos de carine, que cette hotel figure dans le guide du routard (Sur Djibouti bien sur) avec une critique plus que convenable...
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